2015 - Sur le fil (la série)

15 Janvier 2016 - 18:23

L’incertitude de l’entre deux

Photographies >Peintures, mots ajoutés, dessins, graffs, installation photographique, silhouettes, motif dessiné, motif trouvé sur internet, tag, affiches publicitaires, compactage industriel, fresques, fil de fer, sable, mer…

Désordre > Ces représentations, loin d’être des capharnaüms, invitent par une juxtaposition à une attention soutenue. 

Situations > D’aujourd’hui ou d’hier, vécues ou non, futures ou surréalistes nous emportent dans un tourbillon au bord du déséquilibre. 

Avant la fin de quelque chose, nous supposons qu’il y a eu précédemment un commencement dans un temps antérieur qui n’est pas expliqué présentement. Le commencement de quelque chose sous-entend une fin qui elle non plus n’est pas établie.

Mais ici le propos s’intéresse à l’incertitude qui sépare la fin d’un commencement. Ce quelque chose n’étant pas matérialisé précisément mais laissé à l’interprétation des visiteurs ou bien des regardeurs.

Les photographies présentées se renforcent avec le rapprochement de deux prises de vue ou bien par l’ajout de quelques mots ou par l’addition d’un motif en répétition. Chacune des pièces montrées révèle un monde mis en scène par le photographe.

« L’instant de l’image n’est décisif qu’autant qu’on le sent lourd de ce qui a précédé et plein de ce qui pourrait arriver ensuite. » (1)

« Le processus de photographier ne passe pas par une représentation unilatérale, mais plutôt par la nécessité d’arpenter, de chercher, d’analyser, de connaître une réalité aux méandres et inflexions infinis » (2)

C’est donc la respiration ou cette incertitude située entre les plans dans lesquelles le regard peut se glisser face à des évocations qui cachent les décisions invisibles qui ont conduit à ces clichés.

Patrice MONCHY – 2016 – (interprétation personnelle)
(1) Philippe DAGEN, Le Monde du 17 septembre 2016 au sujet de la disparition de Gérard Rondeau.
(2) Le livre New-York du photographe William Klein aux éditions Marval